Voici , ci desssous , l'intégralité du message du Pré-formateur ( personne nommé par le Roi , afin de former un gouvernement).
Malheureusement , il n'a pû obtenir un accord équilibré entre toutes les parties , a présenté sa démission au Roi . Cela fait plus de 80 jous que nous avons voté et n'avons toujours pas un gouvernement .
Je me tiens à votre disposition , afin d'expliquer cette sitution et vous invite à relire l'historique lors du poste suivant :
http://www.lacaravane.com/forums/viewto ... 2&start=45
Mesdames, Messieurs,
Le Roi m’a reçu cette après-midi. Je lui ai présenté le dernier rapport de ma mission.
Je lui ai demandé à être déchargé de ma mission de pré-formation. Le Roi tient sa décision en suspens pendant la période de consultations. J’ai insisté auprès du Roi qu’après cette période je sois réellement déchargé de ma fonction.
C’est avec tristesse que j’ai dû constater que deux partis n’ont pas pu accepter la dernière proposition que j’ai mise sur la table aujourd’hui.
Je reste convaincu qu’une solution est possible. Notre devoir de responsables politiques à l’égard des citoyens, qu’ils soient de Flandre, de Wallonie ou de Bruxelles, est de trouver des accords équilibrés, respectueux de toutes les communautés du pays.
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Pendant plus de sept semaines, un travail considérable a été effectué. Je voudrais remercier les collègues qui se sont inscrits avec sincérité dans la recherche de solutions.
Nous avons pu avancer sur un nombre impressionnant de domaines :
des transferts de compétences de grande ampleur, notamment des leviers socio-économiques importants. Les montants concernés sont de l’ordre de 15,8 milliards EUR ;
B.H.V. ;
la nouvelle loi de financement ;
Bruxelles et son hinterland ;
et les éléments additionnels « hors leviers ».
Toutes les conditions étaient réunies pour que le centre de gravité se déplace effectivement de l’Etat fédéral vers les entités fédérées.
Un accord de principe sur la responsabilisation des entités fédérées et sur une révision de la loi de financement avait été conclu. J’ai proposé que le groupe d’experts, chargé de discuter de cette révision de la loi de financement, commence à travailler dès lundi, avec un calendrier de travail précis.
Toutes ces avancées importantes démontrent que des compromis équilibrés étaient possibles.
Malheureusement, les discussions sur BHV et Bruxelles ont abouti à un blocage.
Suite à la demande du Roi, j’ai élaboré une nouvelle proposition concernant BHV, le refinancement de Bruxelles et la méthodologie de révision de la loi de financement.
J’ai tenté de concilier les points de vue divergents exprimés par les uns et par les autres.
Il est clair que les dossiers de Bruxelles-Hal-Vilvorde et de la Région bruxelloise, les transferts de compétences ou la loi spéciale de financement forment un tout. C’est un ensemble qui doit être jugé équilibré par tous les partenaires.
J’ai proposé que ce ne soit pas un chèque en blanc pour Bruxelles. Mais que l’on affecte des moyens financiers à des besoins réels tant pour les Bruxellois que pour les navetteurs flamand et wallons.
J’ai notamment proposé que l’on puisse agir dans des domaines comme la mobilité. Pour ces domaines spécifiques, j’ai aussi proposé que l’on commence par une première phase structurelle de refinancement de Bruxelles. Le reste aurait été discuté dans le cadre de la nouvelle loi générale de financement.
Malheureusement, j’ai dû constater que cette nouvelle proposition n’avait pas pu faire évoluer les positions de certains partis néerlandophones.
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Mesdames, Messieurs,
Les citoyens ont besoin que l’on résolve les problèmes auxquels ils sont confrontés.
Les discussions institutionnelles de ces dernières semaines ne doivent en aucun cas nous faire oublier les défis sociaux, économiques et budgétaires de l’ensemble de notre pays.
J’ai une pensée particulière pour tous les citoyens qui ont des difficultés dans leur vie quotidienne.
Comme tous les autres citoyens de ce pays, ils peuvent compter sur mon engagement.
Il faut résoudre les problèmes institutionnels, mais il faut aussi relancer l’économie et soutenir la création d’emplois, que ce soit en Flandre, en Wallonie ou à Bruxelles.
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Mesdames, Messieurs,
La grande majorité des partis autour de la table ont démontré qu’ils souhaitaient un accord. Nous étions donc tout près du but.
Je pense qu’à ce stade nous avons laissé passer une chance de changer positivement le visage de la Belgique.
Nous sommes dans une situation paradoxale.
La majorité des électeurs flamands ont clairement dit, lors des élections, qu’ils voulaient que la Belgique change, pour donner plus d’autonomie à la Flandre.
Les partis francophones autour de la table ont compris ce message. Ils sont allés de l’avant pour remodeler la Belgique en profondeur. Cette réforme de l’Etat pouvait donc être bénéfique pour tous les citoyens !
Ce changement important pouvait devenir réalité dans les prochains mois.
Malheureusement, un compromis n’a pas été possible.
J’ai beaucoup travaillé pour que chacun prenne en compte les sensibilités de l’autre.
Sans doute historiquement les francophones n’avaient-ils pas auparavant suffisamment entendu le message des Flamands qui souhaitaient plus de compétences pour la Flandre.
J’ai dû constater que certains partis flamands commettent à leur tour le même type d’erreur : ils refusent d’entendre ce que défendent les francophones.
Quel responsable francophone accepterait une réforme qui pourrait provoquer un appauvrissement des Wallons ou des Bruxellois ? Ce n’est pas notre mission de trouver un accord à n’importe quel prix, ni d’obtenir coûte que coûte une fonction prestigieuse.
Non, les partis francophones autour de la table l’ont répété : ils sont ouverts et constructifs pour faire évoluer la Belgique, mais pas à n’importe quel prix.
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Ces 7 dernières semaines, j’ai cherché à établir un maximum de convergences entre les négociateurs. Avec des résultats tangibles qui n’ont jamais été aussi importants depuis plus de 3 ans.
J’ai pris mes responsabilités, non pas en tant que Président du PS, mais bien en tant que pré-formateur. Le Roi m’avait chargé de rapprocher les positions des partenaires.
J’ai mis de nombreuses propositions détaillées sur la table et ai fait tout ce qui était possible pour aboutir à un compromis équilibré.
Je remercie à nouveau très sincèrement tous celles et ceux qui, en première ligne ou en coulisses, ont tenté de concilier l’inconciliable, quasiment jour et nuit.
Je tiens à remercier aussi les très nombreux citoyens pour leurs signes d’encouragement. Leur soutien m’a été très précieux !
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Mesdames, Messieurs,
Il est désormais temps de repartir sur d’autres bases.
Dès que le Roi m’aura déchargé de ma mission, je reprendrai pleinement ma fonction de Président du PS, premier parti francophone.
Le PS continuera à être constructif. Il répondra à toutes initiatives visant à sortir le pays de la crise.
Comme il le fait depuis 125 ans, il agira dans l’intérêt de tous les citoyens.
La tournure des événements nous oblige à envisager toutes les situations.
J’ai toujours défendu la solidarité entre tous les Belges. Je continuerai à le faire.
Je ne souhaite pas la fin de la Belgique. C’est la raison pour laquelle il faut poursuivre le dialogue.
Quelle que soit l’évolution de la situation, je continuerai aussi à me battre pour que la solidarité entre les Wallons et les Bruxellois soit effective.
Je ferai tout pour que les Wallons et les Bruxellois soient respectés. Au même titre que doivent l’être les Flamands.
Ce n’est que par le dialogue et le respect de toutes les communautés du pays que nous pourrons continuer à faire évoluer nos institutions.
J’espère que nous pourrons continuer à vivre ensemble, Flamands, Wallons, Bruxellois et Germanophones, en paix et dans la prospérité.
Merci de votre attention.